"La fameuse cancel culture qui détruit des carrières"
C'est une controverse qui s'ébruite sur TikTok. Les internautes sont indignés par l'interview d'un artiste polémique : le rappeur belge Roméo Elvis. Le musicien est accusé depuis 2020 de violences sexuelles. Une femme avait affirmé que Roméo Elvis l'aurait agressée sexuellement dans une boutique de vêtements. Ce témoignage avait engendré un hashtag sur Twitter à l'époque : #BalanceTonRappeur.
Dès lors, chaque mise en avant médiatique du lyriciste suscite des réactions fortes. Ce fut le cas avec cette vidéo très relayée...
En 2020, Roméo Elvis s'était exprimé sur son compte Instagram : "Les réseaux s'enflamment et oui, j'ai pris conscience d'avoir utilisé mes mains de manière inappropriée sur quelqu'un, croyant répondre à une invitation qui n'en était pas une, et m'arrêtant dans les instants qui ont suivis dès que j'ai compris", a écrit le chanteur.
"Je regrette sincèrement ce geste et surtout, je réitère publiquement les excuses déjà exprimées de nombreuses fois en privé à la personne."
A l'identique, c'est lors d'une toute nouvelle interview sur Roméo Elvis s'exprime.
Un entretien émanant de TARMAC, média issu de la RTBF, fameuses ondes Belges. Il rétorque à une question de l'intervieweur : "Tu as été accusé d'agression sexuelle. Tu as reconnu les faits. Ca a fait du bruit... Et toi, qu'est-ce que tu retiens de cette histoire ?".
Et assène : "Cette affaire a été une grosse remise en question. Je pense qu'il y a un moment une nécessité de se remettre en question, clairement... Je ne me voyais pas fanfaronner et faire comme si de rien n'était... Il fallait évidemment prendre ses responsabilités"
Cependant, les internautes s'indignent de sa mise en avant médiatique, qui s'apparente à un come back.
"Sérieusement ? On demande à un homme qui a abusé une meuf ce qu'il 'retient de cette histoire' ? C'est moi qui suis folle ou ? On marche sur la tête ?", s'indigne ainsi une créatrice de contenus sur TikTok.
Une autre vidéo valorise une révolte similaire : "Il faut en rire ou en pleurer ? Donc le mec assume et est en mode : j'ai pris mes responsabilités, j'ai fait un break... Mais on veut pas de toi !"
D'aucuns ironisent sur l'efficacité de la cancel culture, le recours et l'appel au boycott concernant les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles. Insistant sur le fait qu'il est rare, démonstration est faite, que ces appels sur les réseaux sociaux "brisent des carrières". Abondants, les commentaires fustigent ce qui s'apparente à une tribune.
Controverse identique à celle suscitée par la Une du Point, donnant le la à Nicolas Bedos, condamné pour agression sexuelle.
Cinq ans se sont écoulés suite aux accusations d'agression sexuelle concernant le rappeur. Cependant, Roméo Elvis s'est retrouvé au sein d'événements, musicaux et sportifs, de concerts, et a sorti un single.
Dans le documentaire qui lui a été dédié sur Netflix, la célèbre soeur du rappeur Belge, la chanteuse Angèle, revenait sur les insultes qu'elle a reçu suite aux accusations... Visant son frère.
Une absurdité misogyne.
Dont elle témoigne ainsi, très émue, au sein de ce film qui tire son autoportrait : "Après ça, pendant trois mois, je ne suis presque pas sortie de chez moi. Cette histoire a été une explosion dans mon coeur et dans ma famille. C'était tellement violent et désolant de voir à quel point certains jubilaient de pouvoir me coincer, moi la féministe qui avait ouvert sa gueule, comme si j'étais responsable, comme si je devais payer aussi, comme si ce n'était pas déjà assez dur d'apprendre cette histoire en même temps que tout le monde".
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